Le 19 octobre, l’État d’Israël a classé six organisations civiles palestiniennes comme « terroristes », dont l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes (Union of Palestinian Women’s Committees – UPWC). Cette classification fait partie de la politique israélienne d’apartheid et d’occupation. La UPWC est une organisation populaire féministe, progressiste et civile, créée en 1980 et qui se bat pour assurer l’affirmation des femmes dans les lois en vigueur en Palestine. Cette organisation fait partie du mouvement national palestinien, qui lutte contre l’occupation israélienne et pour obtenir l’indépendance et l’autodétermination. Figurent également sur la liste l’Union des comités de travail agricole (Union of Agricultural Work Committees – UAWC), l’association de défense des droits humains et de soutien aux prisonniers Addameer (Prisoner Support and Human Rights Association), le centre de recherche et de développement Bisan, l’organisation de défense des droits humains al-Haq et le comité palestinien de l’organisation internationale de défense des enfants (Defense for Children).
La menace d’arrêter, d’emprisonner et de geler les avoirs de l’Union des comités de travail agricole (UAWC) et d’autres défenseurs pacifiques des droits humains palestiniens représente une tentative flagrante de criminaliser, d’étouffer et de réduire au silence les organisations de défense des droits dans toute la Palestine occupée… Lutter pour la souveraineté alimentaire n’est pas un crime !
La Via Campesina
Le 7 novembre, les Forces de défense israéliennes ont reclassé ces mêmes organisations comme « non autorisées », ce qui ouvre encore plus la voie à leur criminalisation. La politique israélienne d’occupation et de contrôle du territoire palestinien a coûté de nombreuses vies et généré violence, destruction et pauvreté. Les arrestations, persécutions et menaces de criminalisation font partie de la stratégie coloniale de l’État d’Israël pour entraver l’organisation populaire du peuple palestinien, comme c’est le cas avec la détention administrative de la militante féministe KhitamSaafin, qui dure plus d’un an, depuis le 2 novembre 2020.
Israël attaque intentionnellement les organisations palestiniennes qui dénoncent Israël pour ce qu’il est : un État colonial et colonisateur qui promeut l’apartheid. Ces organisations s’engagent à protéger et à défendre la sécurité, la liberté et le droit de nos peuples à vivre dans une société juste sur notre propre territoire. Nous luttons chaque jour contre l’occupation, le vol des terres, le nettoyage ethnique, le colonialisme de peuplement et le régime violent de cet apartheid.
Union des comités de femmes palestiniennes (Union of Palestinian Women’s Committees)
La solidarité internationaliste est une stratégie clé des mouvements populaires pour dénoncer des attaques comme celles-ci, soutenir les organisations menacées et protéger la vie et la liberté de leurs militants et militantes. C’est pourquoi des organisations telles que La Via Campesina, la Marche Mondiale des Femmes, FIAN International, Grassroots International, Amis de la Terre International et le CETIM signent une déclaration de solidarité internationaliste avec la société civile palestinienne et recueillent les signatures de dizaines d’organisations du monde entier. La déclaration est ouverte pour recevoir les signatures d’autres organisations.
Le texte exige que le Ministère de la défense et les Forces de défense israéliennes retirent leurs récentes déclarations. Lisez ci-dessous un extrait du texte qui dénonce les dangers de la classification et du désaveu du terrorisme :
« Les six organisations que le gouvernement israélien a criminalisées font partie du socle de la société civile palestinienne qui, depuis des décennies, protège et fait progresser les droits humains des Palestiniens sur l’ensemble des questions pertinentes à l’échelle mondiale, notamment les droits des enfants, les droits des prisonniers, les droits des femmes, les droits socio-économiques, les droits des travailleurs agricoles, la justice et la responsabilité des crimes internationaux. Ce décret représente une nouvelle étape dramatique dans ce processus de criminalisation, et reflète les efforts déployés pour réduire au silence la société civile palestinienne qui s’oppose à l’occupation inhumaine par le gouvernement israélien. Ces décisions communiquées permettent au gouvernement israélien de fermer des bureaux, d’arrêter des membres du personnel de ces organisations qui sont criminalisées, et de saisir leurs biens. Les sanctions sont susceptibles de s’étendre aux personnes qui aident ou sont en contact avec les organisations criminalisées.
Dans l’ensemble, ces mesures prises par le gouvernement israélien constituent une menace pour la sûreté et la sécurité des personnes qui font partie de ces organisations, pour les organisations en elles-mêmes, et pour les activités très importantes menées par ces organisations afin de promouvoir et de protéger les droits humains. »
La déclaration fait partie d’un ensemble d’actions dans le cadre d’une campagne de solidarité avec le peuple palestinien. Les organisations populaires signataires de la déclaration ont marqué le 29 novembre comme date de mobilisation dans ce calendrier de lutte permanente pour une Palestine libre. La lutte pour l’autodétermination palestinienne est une lutte de tous les peuples du monde.