D’où vient le pouvoir des entreprises ?

05/01/2021 |

Par Capire

« Critique féministe du pouvoir des sociétés transnationales » est une serie de trois animations sur le travail précaire, l’alimentation et la numérisation, qui accompagne un livre virtuel.

Les grandes entreprises tentent de dominer l’économie, la politique et les relations sociales partout dans le monde. Leur capacité d’accumulation et d’exploitation sans frontières met à jour l’impérialisme et le colonialisme, accentuant la pauvreté et attaquant la souveraineté des peuples du Sud. Souvent, ces sociétés transnationales ont plus de pouvoir que les gouvernements et poussent à des réductions des droits du travail, des privatisations, des attaques contre la démocratie, la financiarisation et la destruction de la nature.

Les effets sur la vie des femmes sont multiples, car ils précarisent le travail (à la fois productif et reproductif) et contrôlent, grâce aux technologies privées, les modes de vie des personnes et des communautés. Pour démanteler le pouvoir des grandes entreprises, il faut mettre fin au capitalisme raciste et patriarcal. Le souci de la dynamique d’exploitation imposée par les entreprises transnationales est donc un enjeu féministe et nécessite une élaboration critique collective, qui pointe vers un horizon de transformation radicale de la société.  

C’est dans ce ton qu’a été élaboré le matériel de formation et de réflexion Critique féministe du pouvoir des sociétés transnationales, qui résulte de la 5ème Action Internationale de la Marche Mondiale des Femmes. L’Action a eu la dénonciation des entreprises transnationales comme axe central et, entre mars et octobre 2020, a combiné la lutte pour la durabilité de la vie et la résistance dans les territoires à la proposition d’alternatives.

Le livre virtuel Critique féministe du pouvoir des sociétés transnationales rassemble des articles de Nalu Faria, Marianna Fernandes, Tica Moreno, Natália Lobo et Taís Viudes. Les textes portent sur le rôle des entreprises transnationales dans la précarité et la numérisation du travail, dans l’intensification de la division internationale, sexuelle et raciale du travail, dans l’exploitation de la nature et dans la marchandisation du féminisme (ce qu’on appelle le « maquillage lilas »). Il est disponible en téléchargement gratuit en portugais et en espagnol.

Le livre est accompagné d’une série de trois animations, disponibles en portugais, espagnol, anglais et français. Les vidéos racontent le « fonctionnement » du pouvoir des entreprises de trois secteurs et présentent également nos propositions féministes alternatives. Dans #1 : Le travail précaire, nous suivons la trajectoire de la production d’un vêtement, en passant par les chaînes mondiales de production, la monoculture du coton, la production industrielle et les grands magasins. Dans #2 : L’alimentation, le chemin parcouru par une tomate pour devenir du ketchup est confronté au chemin le plus sain et le plus juste parcouru par une tomate agroécologique. Et dans #3 : La numérisation, les données extraites de nos vies et sortant des téléphones portables se dirigent vers les destinataires, en passant par des câbles sous-marins et des serveurs aux États-Unis.

L’organisation et la production du matériel ont bénéficié de la contribution de compagnes de la Marche Mondiale des Femmes au Brésil, SOF Sempreviva Organisation Féministe et des membres du Comité International de MMM, en plus des contributions organisées dans le débat régional des Amériques.

Traduit du portugais par Andréia Manfrin

Texte original en portugais

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